je
conclu que je ne suis plus qu’un nous. lui et moi. alors je n’écris rien. je ne
peins rien. je ne lis plus. je me désaccorde de la moindre solitude. et je
pense trop, et le temps passe beaucoup trop vite. alors je claque la porte pour
au moins 13h. histoire que je n’ai plus aucune excuse pour ne pas écouter mon
manque de mots qui m’effondre.
je
vois tout autour de moi les gens qui basculent. dans un autre côté. comme si les
premiers cheveux blancs apparaissaient un à un sur leur tête, en oubliant de
recouvrir la mienne. comme si ma vie s’était arrêtée pour être sûre que quelqu’un
surveille le monde vieillir. je me rends compte qu’à présent les carafes d’eau en terre suzette remplissent déjà les
marchés aux puces. que mon homme à pris 3 ans de sagesse depuis qu’il partage
ma vie sur pause. mon amoureuse est en route pour le picadilly circus. j’ai un
bouquin de 688 pages d’histoire de l’art à décortiquer pour septembre. ma mère
à des tresses jusqu’aux fesses, joue du youkoulélé et est en ce moment même en
train de peindre des totems et de pondre une dizaine de toiles pour le 21
juillet, ce qui donnera une superbe expo dans une galerie du New Hampshire
préparée en exactement trois semaines. mon père est en inde en train de
dégotter un contrat avec l’armée indienne. je me rend compte que je suis réellement
une fumeuse. mes mouflons d’artistes rentrent dans leurs écoles, réussissent
leurs concours, partent, exposent, m’embrassent. tout est fluide bon sang. tout
coule et roule sur un léger fil. je dois être projectionniste, ou endormie. pour
le reste tout semble tenir. ce soir je rencontre richard borhinger après son
concert. il m’accorde du temps. à moi. sans raison.
*pixie
il faut que je t’écrive un mail. excuse moi pour le manque de nouvelles.
*allez
voir par là : yann-gaël poncet