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je ne sais pas trop si je regarde ma vie ou si je la vit. je subit et vit. je ne sais trop comment. par simple reflex peut-être. instinct. je reste attachée à des sens, ça doit être ce fameux élastique bien trop distendu. ça va même faire une semaine que je suis incapable de caresser mon sex. ou de regarder ma tache de naissance. c'est comme si à part les mots, tout glissait sur moi. une réincarnation en une goutte grasse et coulante d'huile, qui prend la forme de tout et de rien. qui n'est construite d'aucune cellule appréciable ou respectable. je ne suis palpable que par les gens qui savent m'envahir et remplacer le vide. je me demande si. rien. une fatigue peut-être, comme une surdité adaptée à la vocation léthargique de l’inoccupation intensive. juste parce que le « nous » n’est plus là, et que ça me rend asphyxiée du reste. juste le « nous » m’obsède. juste ? non un « juste » ne suffit pas à cela. non.